Le trompe-l'œil est un genre pictural destiné à jouer sur la confusion de la perception du spectateur qui, sachant qu'il est devant un tableau, une surface plane peinte, est malgré tout, trompé sur les moyens d'obtenir cette illusion.
Une des premières entreprises de la peinture étant de figurer d’abord sur des murs, puis des toiles, des images de notre environnement, cette figuration a mené à des lois de perspective et développé une technicité picturale qui reste une des grandes directions de l’art.
Jeu de séduction et de confusion du spectateur, le trompe-l’œil a porté très évidemment son choix plus volontiers vers des sujets inanimés ou statiques.
Le domaine du trompe-l’œil ne se limite pas au tableau ; lorsqu’il en dépasse le cadre, il envahit le mur tout entier et devient une peinture murale. L’architecture y est alors figurée selon les lois de la perspective pour le spectateur ; elle peut aussi, dans une illusion saisissante, être un vrai trompe-l’œil architectural.
Pere Borrell del Caso, huile sur toile, Madrid (1874)
Malgré tout ne confondons pas tromperie efficace et représentation picturale très réaliste : un objet qui sort du cadre et peint sur le bord du tableau est souvent un trompe-l’œil destiné à montrer que le reste du tableau n’en est pas un, une vue en perspective dans un cadre est une représentation, une perspective peinte dans le décor même pour en prolonger la réalité, un trompe-l’œil, comme les moulures et fenêtres décorant les façades italiennes de la Ligurie.
La technique du peintre se mesure à une représentation convaincante et troublante de réalité. Et pour ajouter au rendu pictural, le peintre de trompe-l’œil règle la position du tableau : la hauteur d’accrochage du tableau sur le mur est ajustée en fonction du regard du spectateur. La distance au tableau est elle aussi essentielle, la construction perspective du tableau en dépend.
Le jeu de l’ombre et de la lumière confirmera la justesse des couleurs, rendant pertinente la représentation d’objets. Leur présence est si trompeuse qu’ils semblent appartenir à l’espace réel du spectateur. Vrais objets ? Cette vérité du trompe-l’œil, patiemment et habilement fabriquée, est un art du faux, faux semblant, ruse de la couleur et du dessin exact. L’ombre est reine qui modèle les volumes et les reliefs et répond à sa complice la lumière. La curiosité du spectateur est piquée à ce pari du trompe-l’œil dont on sort conquis, mais pas dupe. Ce clin d’œil avec le « voyeur » du tableau en donne bien la limite.
Le clin d’œil et l’humour qui accompagnent bien souvent le trompe-l’œil en sont l’élégance. La distance a fondé le point de vue, l’approche du tableau révélera le stratagème : il ne s’agit que de peinture mais l’art a joué son rôle.
pris sur : http://www.paperblog.fr/2100411/trompe-l-oeil/
BioBiSouS, NiNa
Je suis toujours époustouflée par ces talents! Comme j'aurais aimé être capable de tels chef-d'oeuvres!!! Ces exemples sont vraiment éloquents. Merci pour ces pages! A bientôt!