• BoNNe JouRNée AvEc Le PeNSeuR SuLFuReuX

     

    Blog de lime :Je VeuX DeS CouLeuRs DanS Ma ViE, BoNNe JouRNée AvEc Le PeNSeuR SuLFuReuX

    Nietzsche, aujourd'hui encore, demeure suspect. Sa philosophie fut en effet récupérée par le nazisme à la faveur d'une manipulation opérée par sa sœur, Elizabeth. Elle n'hésita pas à "corriger" des passages entiers de son œuvre après sa mort et publia un recueil falsifié. En fait, Friedrich Nietzsche se définissait comme "undeutsch" ("non-allemand") et méprisait tous les nationalismes.  Si l'on écarte cette odieuse machination historique, il y a une raison plus profonde à la méfiance que suscite Nietzsche : il est dérangeant parce que sa pensée, comme le soufre des alchimistes, féconde ce qu'elle touche ou bien le tue. « Ce qui ne me tue pas me rend plus fort », disait-il. Lire Nietzsche, c'est en effet se confronter à l'entreprise de destruction des croyances et des idées reçues la plus radicale qui soit. Laissons-le donc tuer nos illusions, car c'est toujours pour nous rendre à notre véritable puissance...

    Sachons surmonter la mort de Dieu
    « Dieu est mort » : cette célèbre phrase est avant tout le diagnostic d'une époque, la nôtre. Dieu mort n'est que la projection par l'homme d'une autorité transcendante chargée de garantir la morale, les valeurs, le sens. Sa mort signifie que « les valeurs supérieures se déprécient, les fins manquent ; il n'est pas de réponse à cette question : à quoi bon ? » C'est le temps du nihilisme. Mais Nietzsche ne prône aucun retour en arrière. La mort de Dieu, si nous la surmontons, est l'occasion de devenir créateur d'une nouvelle humanité.

    Laissons déborder notre puissance
    La volonté de puissance n'a aucun rapport, chez Nietzsche, avec la "lutte pour la vie" d'inspiration darwinienne. Elle n'est rien d'autre que la volonté de créer. Le créateur, c'est « l'homme en qui la puissance déborde ». Tout en nous désire aller au-delà de ses limites. Etre puissant, c'est-à-dire créateur, c'est se dépasser sans cesse en direction de possibilités inexplorées, de perspectives inconnues. C'est ce que Nietzsche appelle la « grande santé ». Mais la volonté de puissance peut aussi être malade. Ce désir se transforme alors en ressentiment : culpabilité, haine de soi, haine de l'autre.

    Fichier:Nietzsche.jpg

    Lâchons l'illusion d'être un moi cohérent
    « Tous nos motifs conscients sont des phénomènes de surface. Derrière eux se déroule la lutte de nos instincts et de nos états : la lutte pour la puissance. » La volonté de puissance est également le nom que Nietzsche donne à l'inconscient ! En cela, il devance les recherches les plus modernes : l'être humain est composé d'« une pluralité de forces quasi personnifiées dont tantôt l'une, tantôt l'autre se situe à l'avant-scène et prend l'aspect du moi ». Nous ne sommes pas un "sujet", mais un champ de bataille, le lieu où se rencontrent une multiplicité de perspectives sur le monde et la vie.

    Soyons dionysiaques : célébrons la vie !
    La grande santé, c'est accueillir cette multiplicité qui nous compose, accueillir la contradiction, en un mot : le tragique de l'existence. Trop souvent, nous voulons le bien sans le mal, la lumière sans les ténèbres... Le dieu grec Dionysos symbolise pour Nietzsche l'homme qui accueille inconditionnellement, en lui comme hors de lui, les polarités opposées : le bien et le mal, la vie et la mort, la création et la destruction... Au-delà de ces polarités s'offre la joie tragique, celle de la lucidité et du oui à la vie.

    Redevenons enfants
    Amor fati : amour de la destinée. Cette expression issue du stoïcisme n'invite pas à la résignation, mais à une acceptation joyeuse : « Je veux apprendre toujours plus à voir dans la nécessité des choses, le beau : je serai ainsi un de ceux qui embellissent les choses. Je ne veux pas faire la guerre au laid. Je ne veux pas accuser, même pas les accusateurs. Que regarder ailleurs soit mon unique négation ! Je veux, en toutes circonstances, n'être plus qu'un homme qui dit oui ! » Telle est la figure du "surhomme" : non la brute blonde encensée par les nazis, mais l'homme dionysiaque, qui a su redevenir enfant : jeu et nouveau commencement.

    On appelle ‘esprit libre' celui qui pense autrement qu'on ne s'y attend de sa part... Il est l'exception, les esprits asservis sont la règle.

    Fichier:Portrait of Friedrich Nietzsche.jpg

    • Octobre 1844 : Naît à Röcken (Prusse).
    • 1864-1868 : Etudes de philologie.
    • 1869 : Professeur à l'université de Bâle ; rencontre Richard Wagner.
    • 1872 : "La Naissance de la tragédie", qui ruine sa carrière universitaire.
    • 1878 : Démission de l'université. Publie "Humain, trop humain"
    • 1878 : Démission de l'université. Publie "Humain, trop humain"
    • 1886-1888 : Difficultés avec ses éditeurs ; échoue à réintégrer l'université ; immense créativité : "Par-delà le bien et le mal", "La Généalogie de la morale", "Le Cas Wagner", "Le Crépuscule des idoles", "L'Antéchrist", "Nietzsche contre Wagner", "Ecce Homo". Début de gloire, mais effondrement psychique.
    • 3 janvier 1889 : Sombre dans la folie.
    • 25 août 1900 : Meurt à Weimar.

    source : psychologies.com

    Douce journée my friends et biobisous, NiNa

    (peinture by me)


  • Commentaires

    6
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 16:20
    Bonjour Nina, très bon article! Bisous!
    LIONEL
    5
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 10:18

    Bonjour, et bien de bon matin ça donne à réfléchir et un dimanche en plus... Très intéréssant en tout cas, cela demande réflexion....

    bon dimanche ici pluvieux. Bisous

    4
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 09:25

    Je ne connaissais pas sa philosophie mais je vois que sa philosophie était spéciale !! un bel article à cogiter, bon dimanche gros bisous

    3
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 09:03

    J'avoue ne pas avoir trop étudié ce si célèbre penseur ! Merci de préciser ce flou pour moi par rapport à son rapprochement au nazisme. Il faudrait que je m'y penche ! 

    Biz et bon dimanche Nina ! 

    2
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 08:45

    Très intéressant cet article. L'humain est complexe et quelquefois il faudrait prendre du temps et réfléchir un peu mais ce n'est pas toujours facile. Bon dimanche Nina. Bisous. Sylvie

    1
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 08:11

    bonjour NINA

    Un article superbement élaboré pour un penseur

    en effet, on ne peut plus "sulfureux"

    qui sombra dans la folie !

    TRES BON DIMANCHE POUR TOI NINA

    gros bisous

    Paula

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